Décès de Georges Eperon

Ce matin (6.11.2012) nous apprenons le décès de Georges Eperon, le plus ancien anarchiste de Genève, à l’âge de 90 ans.

Georges va partager les luttes sociales de ses premiers amis. Il va manifester, se bagarrer contre les fascistes d’Oltramare et les communistes de Léon Nicole, et trouver un sens à sa vie. Enfin, il existe, enfin il peut assouvir son appétit d’apprendre et de comprendre le monde qui l’entoure. Il dévore Zola, Jaurès, «ces gens qui m’ont fait comprendre l’homme. J’en ai peur, c’est un loup, un barbare, un sournois, mais l’être humain est tellement beau dans sa complexité qu’il m’intéresse toujours.» C’est aussi la période de son mariage, de la naissance de sa fille, une famille qu’il nourrit par de petits boulots. «Plus tard, j’aurais pu jouer au contremaître, mais cela heurtait ma sensibilité d’anarchiste. Je distribuais le travail, chacun prenait ses responsabilités et le patron contrôlait. Ça passait mal, comme mon attitude ouverte avec les étrangers qui affluaient sur les chantiers. Les ouvriers suisses m’ont fait virer.» Fidèle à ses convictions, fidèle à sa chère liberté, Georges n’acceptera jamais un emploi à plein temps. «Je refusais d’être un esclave du travail, je voulais profiter de la vie. J’avais du temps à rattraper, comme une revanche à prendre sur mes années d’enfance volées.»
L’Illustré du 2.2.2005 – Extrait de l’article « On a tué mon enfance »

Toute une vie sous le signe de l’anarchisme.

Salut Georges, tu vas nous manquer !