L’antimilitarisme en Turquie

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Stern, Aurélie

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Description

Ce n’était pas seulement dans les casernes que les Turcs se voyaient inculquer le militarisme, c’était aussi sur les bancs des écoles où les professeurs enseignaient quelquefois en uniforme militaire. Il s’agissait, après le démantèlement de l’Empire ottoman, d’asseoir une culture − inspirée par Mustafa Kemal qui affirmait que « chaque Turc naît soldat » − et de construire une patrie nouvelle,républicaine et laïque où, bien entendu, la contestation du militarisme n’allait pas de soi. S’il ne naissait pas soldat, l’écolier le devenait malgré lui.

L’ouvrage d’Aurélie Stern nous décrit l’essor d’un antimilitarisme dans le contexte particulièrement complexe qui a accompagné la naissance de l’anarchisme dans ce pays ; un anarchisme différent de l’anarchisme occidental : ni rationaliste ni franchement hostile à la religion, ouvert au débat avec les musulmans et n’hésitant pas à se servir de notions et de termes coraniques.

C’est en 1989 que Tayfun Gönül (1958-2012), premier objecteur turc, se déclare. Il est anarchiste. Le second fut Vedat Zencir qui proclamait : « Mes valeurs m’empêchent de tuer, d’avoir recours à la violence, de donner des ordres ou d’en recevoir. » Parallèlement au mouvement anarchiste naît le mouvement LGBT (lesbienne-gay-bi-transexuel) ; et certaines militantes vont se déclarer « objectrices de conscience » car le militarisme et l’antimilitarisme les concernent tout autant que les hommes. 2007 voit l’incarcération d’Enver Aydemir, premier objecteur musulman. Par ailleurs, les objecteurs homosexuels, qualifiés de « pommes pourries », sont généralement réformés après avoir subi nombre de sévices…