Description
En entrant dans l’ère du bitume dans les années 1990, le Canada a pris un virage pétrolier d’une capacité de destruction sans précédent. Les sables bitumineux de l’Alberta font partie des derniers gisements pétroliers de la planète et les multinationales avides ont foncé tête baissée dans cette extraction, pour satisfaire notre aveugle dépendance. Pourtant, ce dangereux projet énergétique crée un fardeau écologique, social et économique colossal pour le pays et le reste du monde.
Le développement exponentiel et non planifié des sables bitumineux donne le vertige : une zone de 140 000 km2 de forêt boréale rasée, qui représente un investissement de plus de 200 milliards de dollars et qui utilise 3 millions de barils d’eau par jour et consomme quotidiennement assez de gaz naturel pour chauffer une ville de 6 millions d’habitants. En effet, les techniques d’exploitations des sables bitumineux, que ce soit à ciel ouvert ou en profondeur, sont un véritable théâtre d’horreur écologique. Des immenses bassins de boues toxiques (130 km2) infiltrent les nappes phréatiques et empoisonnement la rivière Athabasca, la pollution de l’air due au raffineries rend l’air de la campagne albertaine aussi chargé de gaz que celui de la ville de Mexico ; le bilan environnemental des sables bitumineux est catastrophique.
À ce bilan écologique s’ajoute une une réglementation aux service des pétrolières et une absence totale de planification de la part des gouvernements provincial et fédéral, faisant de l’Alberta une région livrée en cadeau aux compagnies pétrolières qui ne versent qu’1% de redevancesà la province. Les revenus pétroliers, entièrement consacrées aux baisses d’impôt, ne garantissent aucune prospérité à long terme pour le pays tant cet argent est mal géré. De plus, l’exploitation est destinée à alimenter prioritairement la soif de pétrole des États-Unis par pipelines, menaçant sérieusement la souveraineté énergétique du Canada.
La croissance déréglée des sables bitumineux fait aujourd’hui du Canada un État pétrolier à la santé démocratique menacée. Nous ne pouvons plus plaider l’ignorance; le temps est venu de regarder le monstre bitumineux en face.
La publication de la version française de l’ouvrage magistral d’Andrew Nikiforuk sur les sables bitumineux constitue un fait marquant dans l’histoire environnementale au Canada. Ce travail exceptionnellement bien documenté demeure d’abord et avant tout un cri du coeur. – Thomas Mulcair, extrait de la préface
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Andrew Nikiforuk est journaliste depuis 20 ans et spécialiste des questions économiques et environnementales. Il a notamment publié les livres The Fourth Horseman, Pandemonium et Saboteurs, pour lequel il a reçu le Prix du Gouverneur général en 2002. Tar Sands a mérité en 2009 le premier prix de la Society of Environmental Journalists et le Prix du livre W.O. Mitchell de la ville de Calgary.
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TABLE DES MATIÈRES
Préface à l’édition française
Par Thomas Mulcair
Proclamation d’un état d’urgence politique
CHAPITRE I La grande réserve du Canada
CHAPITRE II C’est pas du pétrole
CHAPITRE III La vision de Herman Kahn
CHAPITRE IV L’Autoroute de l’enfer
CHAPITRE V Les barons de l’eau
CHAPITRE VI Les bassins
CHAPITRE VII La régénération est une illusion
CHAPITRE VIII Dragons et pipelines
CHAPITRE IX Le carbone : un mariage et un enterrement
CHAPITRE X Le nucléaire au secours du pétrole !
CHAPITRE XI L’argent
CHAPITRE XII Le Principe premier de la Pétropolitique
CHAPITRE XIII La huitième merveille du monde
CHAPITRE XIV L’ère du bitume approche
CHAPITRE XV Les douze étapes de la salubrité énergétique
Postface
Bibliographie et sources complémentaires
Annexe I : Réseau de pipelines en Amérique du Nord
Annexe II : Émissions de gaz à effet de serre (ges) issues de la production américaine de carburant diesel
Annexe III : Le problème des usines à vapeur
Sources
Remerciements
Index