Luc Ferry ou le rétablissement de l’ordre

CHF 5.20

Collectif

Catégories : ,

Description

Luc Ferry est sans doute le porte-parole le plus médiatique de l’humanisme « à la française ». Les trois auteurs démontrent comment cet humanisme, que Ferry défend au prix de malhonnêtetés argumentatives et de mensonges historiques, est foncièrement anti-égalitariste. <br /><br />Le présent ouvrage, qui creuse quelques questions philosophiques peu consensuelles et rétablit plusieurs vérités historiques, n’est pas tendre avec l’individu. Mais ne nous y trompons pas: derrière le personnage, ce sont bel et bien quelques préjugés de notre temps, parmi les plus communs et les mieux assis, qui sont mis en cause. Ferry déclarait volontiers que “la pensée est morte” ; ce petit livre démontre le contraire ! <br /><br /></div><div><p><font size=”2″>[Avertissement : cet ouvrage était en préparation avant que Luc Ferry n’accepte un poste de ministre : ce livre n’aborde pas le sujet de l’éducation, mais se propose essentiellement de répondre à un «débat» lancé il y a dix ans par Ferry dans ses ouvrages Le nouvel ordre écologique et Des Animaux et des Hommes.]</font></p><p>En 1992 paraît Le nouvel ordre écologique, de Luc Ferry ; le succès est immédiat, et consacre l’auteur comme le champion vedette de la défense des valeurs démocratiques. Le livre est un best-seller, rapidement vendu à plus de 130000 exemplaires, bientôt traduit à travers le monde. L’«écologie» en prend pour son grade, et c’est l’occasion de remettre en scène un humanisme dont tout le monde finalement avait oublié sur quels présupposés philosophiques il s’érige.<br />Luc Ferry n’en était pas à son coup d’essai, puisqu’il avait déjà publié, en 1985, avec son ami Alain Renaut, La pensée 68, critique d’un certain anti-humanisme des années 70 (Foucault, Derrida, Althusser, Bourdieu…), censé être «potentiellement fasciste» ; Le nouvel ordre écologique reçoit, lui, une publicité telle qu’il devient impossible à quiconque d’ignorer que ce sont cette fois les «écologistes» qui sont «potentiellement fascistes». Ferry se voit invité à présenter ses thèses sur les plateaux de télé, et ses interviews s’étalent dans tous les grands médias français ; il va parfois jusqu’à débattre publiquement avec des adversaires triés1 sur le volet (des écologistes ou des animalistes). Bref, il a su faire de ce livre un coup d’éclat, il a désormais sa place parmi les intellectuels en vogue. Il fait vendre et, sous des apparences polémiques, génère du consensus : il devient dès lors un «faiseur d’opinion» autorisé.</p><p>Agrégé de philosophie et de science politique, docteur d’État, cotraducteur notamment des œuvres de Kant (dans la Bibliothèque de la Pléïade), Luc Ferry enseignait déjà à l’Université de Caen ; il était depuis 1987 chroniqueur à L’Express et travaillait également au Point ; il dirigeait la collection Collège de philosophie, chez l’éditeur Grasset. Fort de ses bonnes relations avec les médias, dès avant que son livre se trouve en librairie, des interviews de l’auteur appâtent déjà le futur lectorat. Dans la foulée de sa parution, le livre est couronné de prix littéraires : prix Médicis de l’Essai et prix Jean-Jacques Rousseau de la ville de Genève ; désormais connu et reconnu, Luc Ferry voit sa carrière s’emballer : en 1994, il est nommé président du Conseil national des programmes (de l’éducation nationale) ; il reçoit le «Prix des droits de l’homme» en 1996, puis en 1997 est nommé membre de la Commission de réforme de la justice. Devenu également professeur à la Sorbonne, il recevra aussi la Légion d’honneur… Entretemps, il a su rencontrer des hommes politiques, notamment François Bayrou, futur ministre de l’éducation, et Jacques Chirac, futur Président de la République2 . Bref, comme on sait, il est ensuite nommé en mai 2002 ministre de l’Éducation, par J. Chirac.

En fait, ce n’est pas l’individu Ferry qui doit ici retenir notre attention, mais le cas Ferry, qui est exemplaire à bien des égards ; exemplaire, sa façon de «réussir», de devenir une «parole autorisée» ; emblématique de notre époque, l’idéologie qu’il défend ; symptomatique, la façon dont il la défend, et son recours insistant, notamment, à l’amalgame des idées de ses adversaires avec celles des nazis. Exemplaire, la confiance aveugle qui lui est accordée par les médias, par les intellectuels, par les lecteurs, dès lors qu’il défend des opinions communes, une sorte d’«idéologie dominante» bien pensante – quand bien même, on le verra, cette confiance se révèle injustifiée. Symptomatique, la façon dont, bien que tout le monde ait parlé de son livre, il n’y a finalement pas eu débat.

Informations complémentaires

Poids 2 kg

Avis

Il n’y a pas encore d’avis.

Soyez le premier à laisser votre avis sur “Luc Ferry ou le rétablissement de l’ordre”

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *