Pour quoi faire la révolution

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Description

Alors que son legs est de plus en plus méconnu ou délibérément ignoré, la Révolution française n’est pourtant pas morte. De Tunis au Caire, de Tripoli à Sana’a, la révolution fait son retour dans l’histoire mondiale. Face au débat public que ces événements ont inspiré, les historiens ne peuvent se contenter d’une position de commentateurs. Les analogies paresseuses et anachroniques entre révolution et totalitarisme ne convainquent aujourd’hui plus personne.
Les temps ont changé et ils invitent à interroger ce phénomène historique qui, à intervalles réguliers, vient rompre le cours du temps pour renverser les puissants et inventer des régimes censés être plus justes pour le plus grand nombre. Il s’agit de regarder la révolution bien en face, avec ce qu’elle charrie de méprises et d’occasions manquées, pour lui redonner sa dimension de laboratoire du politique.
L’ouvrage est le fruit d’une entreprise collective menée au sein de l’Institut d’Histoire de la Révolution française (Paris I-Sorbonne) dont tous les auteurs sont membres. Depuis sa création en 1937, l’IHRF est en France la seule institution de recherche exclusivement consacrée à l’histoire de la Révolution. Il est aujourd’hui dirigé par Pierre Serna, dans la continuité du travail successivement mené autour d’Alphonse Aulard, Georges Lefebvre, Albert Soboul, Michel Vovelle, Catherine Duprat et Jean-Clément Martin.

Sommaire

Introduction : La Révolution comme politique des égaux

I. Toute révolution est guerre d’indépendance (Pierre Serna)
La période moderne est l’histoire d’une Révolution permanente autant que celle de la construction des États
La révolution est non seulement une guerre d’indépendance mais surtout et en soi une « décolonisation » en marche
La chute de la monarchie et la fin de l’empire colonial intérieur, ou 1789 l’année de l’indépendance des Français

II. Pourquoi faire l’histoire de la Révolution française par les colonies ? (Frédéric Régent)
Autonomisme colon, préjugé de couleur et esclavage
De la facture coloniale aux fractures coloniales
L’égalité sans la liberté
L’arme donne la liberté
L’échec de l’assimilation juridique des colonies
Ordre blanc en France, ordre noir à Haïti

III. La « Terreur », laboratoire de la modernité (Guillaume Mazeau)
Inventer la République
Naissance de la République civile
Politiques de laïcisation
La transition démocratique française
La politique de salut public : une politique de guerre
Progrès et régressions démocratiques
Éduquer, émanciper et protéger
Terroriser les terroristes : une politique d’endiguement
Un héritage : la terreur monarchique
Une nouvelle violence politique ?

IV. Révolution, régénération, civilisation : enjeux culturels des dynamiques politiques (Jean-Luc Chappey)
Aux origines d’une distinction : élites civilisatrices et peuple à civiliser (1789–1791)
Régénération, guerre et Terreur (1792–1794)
Inventer la Terreur, soigner la société
Grande Nation et civilisation (1795–1799)
Les élites contre la République ?

V. La République comme association de citoyens solidaires. Pour retrouver l’économie politique républicaine (1792–1799) (Bernard Gainot)
La République comme association
République et travail
République et propriété
République et finances publiques

L’IRHF et l’histoire de la Révolution