Désir, nature et société

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Heller, Chaia

Description

Au-delà des questions de survie, l’écologie a beaucoup à voir avec le désir d’un monde qui ait un sens. Reprenant les concepts clés du naturalisme dialectique, de l’écoféminisme, de la psychanalyse et de l’anarchisme social, Chaia Heller s’emploie ici, de manière fine et intelligente, à repenser les notions de désir et de nature.

Mettant l’accent sur la nécessité de valoriser des rapports féconds entre les individus, les communautés et leur environnement, des rapports fondés sur des degrés divers d’interdépendance et de mutualité, des rapports rationnels et empathiques favorisant le déploiement des potentialités du vivant, de la société et des individus qui la composent, l’auteure propose d’orienter les luttes politiques vers la création d’institutions qui alimenteront des modes coopératifs de relations sociales et écologiques. L’idée d’Éros, ou plus simplement d’érotique, deviendrait la métaphore de l’aspect passionné, aimant, mutualiste et empathique des luttes et des rapports sociaux. Ainsi, on pourra concevoir l’évolution comme le désir de se développer qualitativement, de mener une vie plus créative et chargée de sens, et pas simplement d’accumuler du capital ou du pouvoir.

La revendication d’une société écologique ne peut se réduire à la protection d’une nature « pure », dont l’humanité serait étrangère, ni à la quête individuelle d’une meilleure qualité de vie. Au contraire, un tel programme suppose un désir social rationnel de donner une qualité à la vie de tous, désir qui, en fin de compte, ne peut être satisfait autrement que par une restructuration totale des institutions politiques, sociales et économiques.

En plus de se consacrer à l’écriture et au militantisme, Chaia Heller a enseigné l’écologie sociale et l’écoféminisme à l’Institute for Social Ecology au Vermont pendant de nombreuses années. Elle a reçu un prix de la National Science Foundation pour ses recherches portant sur les aspects politiques de l’application des biotechnologies en agriculture.

« Mon propos est d’être à la fois critique et constructive, de montrer ce qui limite notre pensée écologique tout en donnant une idée de la façon dont on peut dépasser ces limites par une approche plus radicale tant de la nature que du désir. J’en suis venue à penser qu’il est essentiel pour la société de comprendre comment nos désirs et nos envies façonnent qualitativement les idées écologistes, et que ce désir doit être traité dans un sens moins individualiste et plus social si l’on veut aboutir à une vraie transformation politique.

Critiquer la pensée écologiste actuelle ne consiste pas seulement à expliquer que les positions des écologistes radicaux étaient jusqu’ici politiquement biaisées ou qu’elles étaient des constructions sociales. L’important n’est pas de reprocher aux conceptions précédentes d’être un produit de l’histoire, mais bien de comprendre les processus historiques qui ont produit une telle pensée, ceci afin d’inventer de nouvelles façons de conceptualiser le changement écologique. Le débat critique sur la « pensée écologique » est d’autant plus essentiel aujourd’hui que, comme je viens de le dire, une grande partie du mouvement écologiste américain a tendance à opposer raison et émotion, renvoyant souvent des aspirations écologiques telles que le désir de « nature sauvage », de « communauté » ou de libération des animaux hors du domaine de la réflexion et du discours rationnels. L’écologie est trop souvent devenue une chose qu’on ne peut plus “penser”, mais seulement “sentir”. »

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