Description
Si l’on en croit de nombreuses analyses médiatiques, scientifiques ou profanes des révolutions en cours, du monde arabe à l’espace postsoviétique, de la Grèce à l’Espagne, en passant par l’Amérique latine, la révolution est terminée. Pire : si elle est terminée, c’est en fait qu’elle n’a jamais eu lieu. Ceux qui y ont cru, ceux qui continuent d’y croire, sont des dupes, victimes d’une propagande d’Etat. Ce livre se propose au contraire de penser l’objet “révolution en cours”, de construire son concept au ras de l’expérience, en rupture avec les approches sociologiques surplombantes. D’où un double parti pris : penser la révolution à partir des subjectivités qui s’y façonnent, dans un brouillage des identités sociales — c’est précisément ce brouillage qui explique l’incompréhension de la sociologie face à ce qui se joue dans des processus révolutionnaires ; ensuite, penser la révolution à partir non d’un exemple, mais d’un cas — celui du Venezuela contemporain — susceptible d’éclairer d’autres “révolutions en cours” et de rendre intelligibles les rapports à soi, au politique et au temps qui s’élaborent dans ce type de processus. En tentant de repenser la place et le statut du concept de révolution, il s’agit donc de percer à jour “l’énigme révolutionnaire”.